« Les apôtres de l’intelligence artificielle promettent de trouver de nouveaux matériaux »


L’intelligence artificielle (IA) connaît un nouvel essor depuis 2022 et la popularisation de l’IA générative. Cette classe de logiciels et assistants est capable de créer et de déchiffrer des textes, des images et, de plus en plus, des vidéos. Mais derrière cette vague d’outils, dont les entreprises et la société commencent à s’emparer, s’en profile une autre, moins visible. En parallèle, les chercheurs et les entreprises d’IA s’emploient à utiliser les avancées de ce champ technologique pour trouver des applications dans le monde réel. Les apôtres de l’IA promettent ainsi de trouver de nouveaux matériaux. Et d’inventer de nouvelles substances.

Début janvier, Microsoft a annoncé avoir découvert « un nouveau matériau, inconnu jusqu’ici et non présent dans la nature », censé améliorer l’efficacité des batteries électriques en leur permettant de consommer 70 % moins de lithium. Le géant technologique explique avoir utilisé des logiciels d’IA et un de ses supercalculateurs quantiques pour analyser les propriétés de 32 millions de matériaux potentiels, afin de les réduire à 500 000, puis 800, puis 150, puis 23… « C’est comme chercher une aiguille dans une meule de foin », précise le communiqué. Microsoft dit avoir utilisé des IA capables de simuler les propriétés chimiques afin de réduire les années du processus classique de recherche de matériaux à « quelques semaines ou jours ».

Le matériau trouvé n’existe qu’à l’état de prototype et doit encore être testé par un service du département américain de l’énergie, partenaire du projet. Cela n’empêche pas Microsoft d’envisager des perspectives presque infinies : « Cette combinaison d’expertise scientifique et d’IA va condenser les deux cent cinquante prochaines années d’innovation dans la chimie et les matériaux dans les prochaines vingt-cinq années, transformant toutes les industries et ouvrant une nouvelle ère de découvertes scientifiques », écrit-elle.

« Médicaments, protéines, chimie quantique… »

DeepMind, filiale de Google, affirme de son côté avoir identifié grâce à l’IA 381 000 structures de cristaux jugées potentiellement intéressantes : celles-ci pourraient générer des innovations dans les cellules de panneaux solaires, les supraconducteurs, les batteries… La quantité de matériaux stables découverte correspondrait à l’équivalent de huit cents années de recherche scientifique au rythme du passé, selon DeepMind. « Médicaments, protéines, chimie quantique, design de matériaux… On pourrait peut-être même trouver un supraconducteur qui fonctionne à température ambiante », expliquait déjà en 2017 Demis Hassabis, le directeur de Google DeepMind, disant vivre un rêve d’enfant. Ses équipes imaginent aussi voir un jour créées des plantes immunisées, des matériaux renouvelables, des plastiques biodégradables…

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